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          Il y a eu du changement à l'ORTF. Les grèves des journalistes suscitaient une vive réaction auprès de la population. Le 17 mai 1968, la grève éclate; Mario BEUNAT annonce lors du JT de 13h que les journalistes feront grève jusqu'à ce que des changements opèrent au sein du gouvernement français. En effet, cette grève a pour but de mettre en évidence la "main mise" du gouvernement sur l'Information. Les journalistes ont demandé la démission du conseil d'administration ainsi que du directeur général de l'Office, tout en ajoutant des revendications: la semaine de 40h ou l'abaissement de l'âge des retraites par exemple. C'est un message envoyé au Général de Gaulle. Durant les 70 jours de grèves, les 23 personnes non grévistes de l'ORTF ont dû remplacer les journalistes manquants, 97 au total. Tout comme, Edouard SABLIER, directeur de l'Information au sein de l'ORTF se voit contraint de présenter le journal seulement 25 jours après le début des grèves. Pour montrer leur mécontentement, des journalistes connus ainsi que des chefs de partis et des enseignants manifestent pendant 7 jours autour de la maison de la radio espérant une réaction positive du gouvernement. C'est l'opération Jéricho. Tout de même, les journalistes sont avertis comme le dit Michel HONORIN en citant Edouard SABLIER: " De toute façon si vous faîtes la grève, vous serez tous virés.

 

         Ces grèves ont eut de lourdes conséquences. Pour continuer à diffuser l'information, un studio télévisé clandestin situé à Paris fut créé et utilisé par les journalistes indépendants grévistes contre la télévision d'État. Au sein de l'ORTF, de nombreux licenciements ont été opérés sous prétexte de compression de personnel, alors qu'en réalité, il s'agissait de supprimer les journalistes partis en grève malgré les mises en garde de leurs patrons. D'autre ont tout simplement démissionné. La réaction du général de Gaulle se veut très ferme ; il a ordonné à Georges Gorse, ministre de l’Information : « Pour l’ORTF, vous reprenez les choses en main, vous mettez les trublions à la porte et puis voilà ! ». Certains journalistes ont connu un mauvais accueil à leur retour à l'ORTF car ce n'était que des journalistes sportifs, et selon leurs cadres, il n'y avait aucune raison pour qu'ils partent en grève. Malgré cela, ils sont partis au nom de la liberté d'expression. Ces manifestations ont suscité de violentes réactions du gouvernement qui envoya les Forces Armées pour contrôler l'ORTF et écarter les manifestants. Un mois durant, la France fut privée de la télévision. Ce n'est qu'à la mi-juin que l'ORTF reprend du service, à l'occasion des législatives.

Durant le mois d'août, il y eut 58 licenciements de journalistes de l'ORTF, 29 mutations, 2 mises à la retraite et un congé spécial.

 

Image 3: « Retour à la Normale » est une affiche faite en 1968 par un anonyme qui mesure 70x50cm. Elle représente les grévistes y compris les journalistes de l'ORTF qui reviennent à leur travail. Ces grèves ont pu changer certaines entreprises comme dans les usines mais l'influence de l’État envers l'ORTF suscite peu de changements. 

Image 1: Ceci est un tract de mai 1968 fait par l'intersyndical de l'ORTF fait à Paris. Le dessin fut dessiné par Maurice HENRY. Les journalistes dénoncent l'omniprésence du gouvernement et tiennent au courant la population.

 

 Image 2: Cette photographie montre l´opération Jéricho, autour de la maison de l´O.R.T.F. Ici, au premier jour de l´opération, la manifestation des journalistes . C'est une photographie de Keystone.

 

 

Vidéo Ina: Elle nous présente le journal télévisé toujours par Jean-Louis GUILLAUD à 13h, après la fin des grèves au sein de L'ORTF dans le week-end de Pentecôte, pour préparer les élections législatives. 

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