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Zola est la grande figure des dreyfusards. Il est convaincu de l'innocence de Dreyfus depuis les premiers jours de l'affaire, et s'est beaucoup investi, n'hésitant pas à "se sacrifier". Une autre des premières grandes figures du mouvement est Georges Clémenceau. Il n'était pas dreyfusard au début de l'affaire mais en 1897, il est rédacteur à l'Aurore,  le plus célèbre journal dreyfusard aujourd'hui, et défend Dreyfus, notamment après avoir été approché par le frère d'Alfred Dreyfus. Il rencontre lui aussi Kestner, et est d'accord avec ses idées.

 

La presse dreyfusarde va ensuite connaitre un événement encore célèbre de nos jours qui est la publication, le 13 janvier 1898, de J'accuse..! de Emile Zola (photo ci-contre). Ce dernier a publié dans le journal de L'Aurore une lettre ouverte, directement adressée au président de la république, qui est à l'époque Félix Faure. Dans cette lettre, Zola dénonce explicitement des personnes de l'armée, des journaux et même  le conseil de guerre.

 

Ce document est présent ci-contre, avec une photo de son auteur en dessous. On peut qualifier cette publication de coup de maître, car elle permet tout d'abord de relancer l'affaire Dreyfus qui était au point mort et qui ne faisait plus parler d'elle. Elle va surprendre tout le monde, jusque dans les dreyfusards, et va surtout plonger dans l'inquiétude de nombreuses personnes. « J'accuse » poussera de nombreuses personnes à porter plainte contre Zola et L'Aurore (journal où la lettre ouverte a été publiée) pour diffamation.

 

Cette publication va en plus donner l'occasion à Zola de s'exprimer et d'être entendu, notamment lors de son procès où on ne put empêcher d'aborder l'affaire. Ce procès a permis à Zola de convaincre quelques personnes, mais cette publication reste à relativiser, car au début de l'année 1898, la presse et plus généralement l'opinion est encore très antidreyfusarde. De nombreuses preuves existent. En effet, peu avant la publication avait lieu le procès d'Esterhazy, officier français, où se dernier fut acquitté sous de nombreux applaudissements.

 

Ensuite, « l'Aurore » s'est peu vendu, même lors de « J'accuse...! » où les journaux antidreyfusards ont été bien plus lus. Enfin, Zola s'est attiré beaucoup plus de critiques que d'éloges, et ce même dans le clan dreyfusard où certains n'aimaient pas que Zola défendent la cause de Dreyfus en attaquant si violemment l'adversaire. Egalement, des accusations de Zola, présentes dans J’accuse…! étaient fausses. Donc, on peut reprocher à Zola d’avoir agi comme son adversaire, c’est-à-dire d’avoir accusé sans preuves fondées.

 

Cependant, le procès de Zola a permis à George Clémenceau (photo ci-contre)  de faire son monologue célèbre contre l'Église qui était à l'époque confondue avec le pouvoir en place. Selon Clemenceau, c'était avant tout pour cela que Dreyfus était accusé, Dreyfus était l'un des rares juifs de l'Etat-major. Ce monologue a contribué à faire adopter les lois sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905.

 

Ce sont ces discours, ces articles et ces personnalités dreyfusardes qui ont amené la lumière sur cette affaire et la réhabilitation de Dreyfus en 1906. 

 

Une presse Dreyfusarde qui prend de l'importance au cours de l'affaire et qui l'emporte.

 

Des grandes figures rejoignent le mouvement et utilisent à bon escient la presse.

 

Une presse qui fait douter l'opinion de la culpabilité de Dreyfus et de l'impartialité de la justice. 

 

Tout d'abord, on observe que si Dreyfus a été réhabilité en 1906, c'est du à sa famille et surtout à la presse qui plus l'affaire avançant dans le temps, et plus celle-ci c'est mis à défendre Dreyfus. Les tirages de la presse dreyfusarde ont tout d'abord augmenté, même s'ils sont restés relativement faibles durant une bonne partie de l'affaire. Par exemple, en 1899, toujours selon le site http://www.dreyfus.culture.fr, , 85% de la presse parisienne était encore hostile à la révision de la condamnation de Dreyfus. Mais la presse dreyfusarde va prendre de l'ampleur lors de la révélation du faux Henry. En effet, on a découvert qu'une preuve utilisée pour accabler Dreyfus était fausse et rédigée par Henry. Ce dernier va alors se suicider.

 

De plus, Esterhazy déclare par la suite dans le quotidien britannique "The Observer" que c'est lui qui a rédigé le bordereau. Mais Esterhazy dément cela. En tout cas, ces différentes révélations vont jeter le doute sur la presse et l'opinion française. De plus en plus de personnes vont être favorable à Dreyfus, tant les preuves semblent de plus en plus fragiles. La presse dreyfusarde va prendre alors encore plus d'importance, ses tirages vont augmenter et de nouveaux journaux vont gonfler ses rangs, comme Le siècle. S'ensuit de nouvelles publications, comme celles du procès verbal de la cour de cassation du Figaro ou encore celle de Le Gaulois, qui réclame l’arrestation de Cavaignac, ministre soutenant la culpabilité de Dreyfus.

 

La Cour de cassation va ensuite annuler le jugement qui avait été donné en 1894 et l'affaire est de nouveau renvoyée devant le conseil de guerre à Rennes. Dreyfus va alors revenir en métropole, mais restera enfermé en prison à Rennes. Puis, à la fin de l'été 1899, un nouveau procès pour juger le cas Dreyfus va s'ouvrir. Il va se dérouler dans une atmosphère pesante, voire électrique, en l'absence d'Esterhazy, qui a fui en Angleterre et qui a également avoué que le bordereau venait de lui, mais qu'il avait écrit sous l'ordre d'autres personnes. Le procès va être marqué par des événements, comme un attentat sur Mr Labori, l'un des avocats de Dreyfus.

Finalement, Dreyfus va être condamné à 10 ans de prison. Les dreyfusards sont, bien entendu, insatisfaits, ce qui se voit dans la presse mais moins sur l'opinion qui est apaisée.

 

Finalement, Dreyfus va être gracié par le président Emile Loubet. C'est la victoire des dreyfusards, la découverte du véritable coupable, Esterhazy, mais on retiendra de la fin de l'affaire les conséquences nombreuses qu'elle a eut en France. La III république a été dépassée par l'affaire, et l'opinion ainsi que la presse ont du se remettre de l'affaire, et notamment du clivage qu’elle a créé, plus important que le clivage politique gauche/droite. Ainsi, de nombreux journaux vont disparaître; même si la première guerre mondiale aura elle aussi une part de responsabilité dans la disparition des journaux. Ainsi, L'aurore, La libre parole, Le placard antijuif, Psst, L'éclair, L'autorité, Le soleil et bien d'autres encore vont disparaitre.

III) B)
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