top of page

L'Affaire Dreyfus.

 

Genèse de l'affaire.

 

L'affaire Dreyfus commence dans un contexte de sortir de crises, celle du boulangisme et celle de Panama. Le boulangisme est un mouvement politique, qui peu avant l'affaire Dreyfus, a menacé la IIIème république. Ce mouvement tient son nom du général qui l'a dirigé : Georges Boulanger. La crise de Panama, quant à elle, est due aux difficultés de financement de la construction du canal de Panama, ce qui ruina une partie de la population française car des politiciens français avaient détourné de l'argent.

 

Donc, l'affaire Dreyfus éclate dans un contexte où la III république est menacée. De plus, les limites du territoire français sont redessinées par la Prusse devenue il y a peu  L'Empire Allemand le 18 janvier 1871, après avoir annexé l'Alsace et la Moselle, perdues par la France après la guerre Franco-prussienne et la défaite des troupes de Napoléon III. C'est suite à cet échec que la III république est proclamée le 4 septembre 1870 par Léon Gambetta. Mais ce n'est qu'en 1875 que le parlement vote les lois constitutionnelles de cette jeune république. Mais le contexte politique n'est pas favorable qu'à la France, en effet le jeu des alliances est déjà en fonctionnement, La France, Le Royaume-Uni et La Russie forment la triple Entente et L'Empire Allemand, L'Autriche-Hongrie ainsi que l'Italie forment la triple Alliance. Ces alliances entre pays prédisent une guerre imminente pour l'Europe. C'est donc dans un contexte difficile qu'éclate l'affaire Dreyfus qui va durant plusieurs années diviser l'opinion publique française.

 

C'est avant tout une affaire d'espionnage. Dreyfus est accusé de trahison à la suite de la découverte d'un bordereau dans la poubelle de l'ambassade allemande. Ce bordereau indiquait des manœuvres militaires françaises à l'armée allemande. Après une courte enquête, c'est le capitaine Alfred Dreyfus qui est arrêté.  L'affaire va alors prendre de l'importance.

Une affaire qui prend de l'ampleur et qui dépasse le clivage politique.

 

L'affaire aurait pu ne pas être aussi connue. En effet, cette affaire débute dans l'armée et ne concerne pas le domaine public. Sauf que cette affaire prend rapidement de l'ampleur en France à cause de la presse. En effet, cette dernière, à la fin du XIXème siècle, voit ses tirages augmenter, notamment grâce à la loi de 1881 sur la liberté de la presse, aux progrès technologiques réalisés dans l'élaboration d'un journal (rotative par exemple) et aux coûts de vente faibles. Cela est montré par un dessin de Felix Vallotton, publié en 1898 dans le cri de Paris, intitulé "l'âge du papier", présent ci-contre et qui illustre l'importance de la presse qui est à même d'influencer l'opinion. Ce dessin provient de la Bibliothèque nationale de France.  C'est en 1894 que la presse commence à parler de l'affaire.

 

En effet, La libre Parole, journal antisémite, questionne le gouvernement à propos de l'affaire. On voit alors apparaître en France deux mouvements distincts, les dreyfusards et les antidreyfusards. C'est à partir de ce moment là que l'affaire va être de plus en plus connue de l'opinion. Arrive le procès. Malgré des preuves fragiles, Dreyfus est accusé de trahison et est envoyé en Guyane sur l'île de Sainte-Hélène. L'affaire Dreyfus a également montré que la presse n'était pas restée neutre dans le clivage politique gauche/droite. En effet, des journaux de droite ont été dreyfusards, à l'exemple du journal toujours existant Le Figaro.

 

A contrario, des journaux de gauche n’ont pas forcément été dreyfusards, à l’exemple de la Dépêche de Toulouse, qui comme la grande majorité de la presse de province, n’a pas soutenu Dreyfus et était en accord avec les idées nationalistes des antidreyfusards, ou encore Le Petit Journal. Une autre preuve que l'affaire a pris une envergure importante, c'est qu'elle a été abordée dans la presse étrangère. Ainsi, le New York Times, célèbre quotidien des Etats-Unis, a traité l'affaire et plus précisément du colonel Picquart, un célèbre dreyfusard qui a été arrêté puis réhabilité en 1906, comme Dreyfus. L’article est présent ci-contre

 

La population française est alors séparée en deux camps : les antidreyfusards et les dreyfusards, ce qui est illustré par les 2 affiches ci-dessous, datant de 1899 :

 

Le Traître. Dégradation d'Alfred Dreyfus

Dessin d'Henri Meyer, Le Petit Journal illustré, n° 217, 13 janvier 1895

Ci-dessus, Dreyfus est innocent

Alors qu'ici, Dreyfus est un traitre

On observe cependant que la presse française était, au début de l'affaire, majoritairement antidreyfusarde.

I) B)

Un Diner en Famille de Caran d'Ache: representation de la division de la France.

bottom of page