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Histoire

II. De 1970 à nos jours : Remise en cause de ce mythe

a) L'année 1970 correspond à la date du décès de Charles de Gaulle, grand acteur dans l'entretien du mythe résistantialiste. En 1969, Georges Pompidou, premier ministre de De Gaulle prenait sa place en tant que Président. Cela est dû au fait que Charles de Gaulle avait organisé en avril 1969, conséquence de mai 1968, un référendum dans lequel il déclarait que si le vote ne recueillait pas la majorité, il démissionnerait. Obtenant 52,43 % des votes contre lui, il démissionne le 27 avril 1969. La mort de De Gaulle en 1970 mais surtout le retrait des gaullistes du pouvoir, va permettre au cinéma, historiens...etc de s'exprimer et de revisiter la mémoire des années d'occupation. En effet, les sucesseurs du général de Gaulle sont loin de vouer un culte à la Résistance. Elle agace Georges Pompidou, qui ne fut pas résistant autant que Valery Giscard d'Estaing. Ce mythe a été remis en cause par les historiens, Robet O.Paxton donne le chiffre de 300 000 cartes de combattants délivrées : 130 000 à des Déportés, 170 000 à des Combattants Volontaires de la Résistance. Il ajoute les 100 000 qui sont morts au combat pour approcher le total des résistants actifs ou reconnus comme tels, ce qui donne environ 2% de la population française. Il faudrait cependant prendre en compte les 10% de sympathisants qui lisaient les journaux clandestins et acceptaient de prendre un risque léger. C’est ce que fait Jean Pierre Azéma en chiffrant Résistants (230 000 cartes) et sympathisants actifs à un ordre d’environ un million.

Selon une discussion au Sénat, un peu plus de 260 000 cartes de Combattant Volontaire de la Résistance ont été délivrées jusqu’en 1996. Le chiffre est proche de celui des 230 000 cartes retenu couramment et tient certainement compte des cartes distribuées tardivement.

Toutefois, il est important de rappeler que tous les résistants n’ont pas sollicité la reconnaissance nationale, beaucoup sont morts ( déportés, fusillés ou morts au combat), certains n’ont pas pu faire "homologuer" leurs actions. Les Français ne furent donc pas majoritairement résistants et le film Le Chagrin et la Pitié en donne une illustration. Certains historiens parlent d'accommodement. On s'accomode l'occupation car on ne pense qu'à sa propre survie.

 

 

b) Un autre film, qui illustre bien ce nouveau courant de la démystification est Lacombe Lucien de Louis Malle en 1974. C'est l'histoire d'un jeune homme qui a voulu entrer dans le maquis mais n'a pas pu, et qui s'est donc tourné vers la Gestapo dans laquelle il est rentré; mais il tombe amoureux d'une juive avec laquelle il s'enfuit et il sera finalement fusillé à la Libération en tant que collaborateur. On y remarque aussi un aspect de la guerre de 39-45, il y a un embrigadement des jeunes : dans le film, Lacombe Lucien a 17 ans et il fait partie de la police allemande (embrigadé sûrement), une branche de la gestapo.

A un moment dans le film, le narrateur précise que les nazis n'hésitent pas à tirer sur les populations civiles pour bloquer les militaires en déroute,. de plus les armées ont attaqués des trains pour affaiblir voire tuer l'ennemi à distance en coupant l'approvisionnement des ressources. Ces films posent souvent une question qui hante souvent les réalisateurs : "En 1940, quel camp aurai-je choisi ?" Question qui hante aussi les nouvelles générations, d'où le besoin de connaître les faits réels. D'autres films, à valeur de témoignage, s'emploient à la narration d'événements précis comme l'est l'Affiche rouge en 1976 de Frank Cassenti qui retrace le parcours du groupe de résistant Manouchian, issus de la main-d'oeuvre immigrée et qui seront exécutés en 1944.

 

Finalement, le grand film à retenir est le Chagrin et la Pitié : c'est l'aboutissement d'une prise de conscience, une révision historique et une dénonciation de comportements plus ambigüs et controversés qu'une simple résistance unanime et qui amène à réfléchir sur son engagement  passé ou sa passivité. Ce film annonce une nouvelle période qui sera tout particulièrement nourrie par la publication du livre de Robert Paxton, la France de Vichy et d'autres historiens travaillent sur les années d'occupation ainsi que la publication des souvenirs d'enfants de collaborateurs. On apprend que Pétain n'est pas parvenu à maintenir la souveraineté de la France et le maintien de son territoire; ce film fait mal car on y voit que Pétain a décidé de cacher des choses au peuple et de mentir pour sa gloire personnelle. A un moment du film, on remarque qu'une foule chante en l'honneur de Pétain mais lors de la chanson, on voit que la foule fait un salut nazi à Pétain. Ceci confirme l'aspect collaborationniste du régime et de sa politique. Un peu plus avant dans le documentaire, on voit que chacun ne pense qu'à soi mais alors que la pénurie fait rage, les bourgeois sont mieux nourris que jamais : ils mangent du lapin, ...; donc la pénurie a bel et bien existé, mais pas pour tous le monde. On peut aussi y remarquer que le massacre des soldats est flagrant car on y voit une grosse pile de casques.

 

 

c) Ce film a été interdit car il remet en cause le mythe résistencialiste, ce mythe est que les français ont été majoritairement résistants, alors qu'en vérité ils n'ont été que 200 000-300 000. En plus de remettre en cause le mythe résistencialiste, il a aussi remis en cause le mythe du Maréchaliste, ce mythe dit que le Maréchal Pétain aurait défendu la France , tandis que De Gaulle aurait combattu l'ennemi,  Plusieurs personnes se sont opposées à la diffusion du film, Simone Veil en fait partie, car elle a dit lors d'une interwiew: "Car, n'en déplaise aux auteurs de ce film, de tous les pays occupés par les nazis la France est, et de loin, celui où les arrestations furent, en pourcentage, les moins nombreuses. Les trois quart de la population juive vivant en France ont échappé à la déportation tandis que les Juifs néerlandais ont été éliminés à plus de quatre-vingts pour cent. En Grèce, il ne reste rien de la communauté juive de Salonique."

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